De Juin à Décembre 2015 : les 30 ans du Ballet Preljocaj

Installé depuis 1996 au Pavillon Noir à Aix-en-Provence, le Ballet Preljocaj fête ses 30 ans cette année. Hasard du calendrier ou non (le poisson ne le sait pas), des travaux seront entrepris au Pavillon Noir à partir de décembre pour notamment construire un hall d’accueil digne de ce nom, manquant jusqu’à maintenant cruellement au lieu. C’est pourquoi, la nouvelle saison commence dès ce mois de juin 2015 pour courir jusqu’à décembre (on nous dit que pendant les travaux, les spectacles seront présentés autrement – à suivre-). Le poisson Marcel a assisté pour vous au dévoilement du programme et vous a concocté, comme l’année dernière, une sélection de ses spectacles « Coup de cœur ».

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Un coup d’oeil rapide sur la saison

Avant de vous lister sa sélection, il faut savoir que la saison sera composée de :

  • reprises de pièces anciennes du Ballet Preljocaj
  • créations de chorégraphes africains que le ballet accompagne et suit depuis quelques années
  • petites pièces de danseurs du ballet, qu’ils soient devenus chorégraphes après leur passage chez Preljocaj ou non, qu’ils soient partis de la compagnie ou encore impliqués dans celle-ci
  • pièces créées à New York par Angelin lorsqu’il faisait partie du New York City Ballet
  • un projet participatif qui aura lieu en septembre (cliquez sur le lien si vous souhaitez y participer)
  • une grosse soirée de fête d’anniversaire
  • une exposition photo à la Galerie Zola de la Cité du Livre

La sélection de Marcel

« La Stravaganza » / « Spectral Evidence » – Ballet Preljocaj

du mercredi 1er au samedi 4 juillet puis reprise du jeudi 10 au samedi 12 septembre

Ce programme réunit deux pièces créées par Angelin Preljocaj pour le New York City Ballet à seize ans d’intervalle. Lors de la présentation, il dit qu’elles ont une « patte particulière », un « esprit américain » : « une élégance, puisée dans le passé néoclassique du ballet et dans la comédie musicale ».

« La musique de La Stravaganza fait alterner Vivaldi, comme le souvenir encore prégnant d’un monde inoublié, et des pièces américaines contemporaines, qui viennent les interrompre, projetant les corps dans la modernité. Des groupes confrontent leur extravagance, leur culture, et peu à peu entrent dans les pas de l’autre. Les époques, baroques et antiques, d’hier et d’aujourd’hui, se confrontent, s’approchent, se mixent, s’assimilent, sans renoncer au souvenir de leur monde. Les couples venus de tous les temps de l’immigration américaine se forment, et défont les logiques de groupe, pour les emmener vers un ailleurs. La danse, virtuose, est somptueuse, et La Stravaganza est entrée au répertoire de nombreux ballets européens. »

« Spectral Evidence, créée en 2013, met en scène le procès de quatre femmes vêtues de blanc, mais aux robes maculées de rouge. Les quatre hommes, stricts, en noir, dansent sèchement, tandis qu’elles, échevelées, sensuelles, semblent invoquer des forces absentes. Les lignes géométriques des éléments de décor, la musique percussive ou désarticulée de John Cage, installent un univers froid et effrayant. Jusqu’à ce qu’une mélodie advienne, et qu’une émotion surgisse entre un homme et une femme. Une rencontre qui n’interdira ni le feu du bûcher, ni le rêve d’une résurrection… »

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« Afro-Dites » Germaine et Patrick Acogny

Jeudi 9 juillet à 20h30

« Fidèle du Pavillon Noir où elle a présenté plusieurs de ses créations, Germaine Acogny revient en force avec la première pièce de groupe créée pour sa compagnie féminine Jant-Bi Jigeen. Afro-Dites ! raconte l’histoire de neuf jeunes femmes sénégalaises qui projettent leurs regards à la fois décapants et tendres sur les coutumes, les habitudes quotidiennes, les paradoxes et les contradictions africaines de la vie moderne : la polygamie, le viol, la prostitution, l’immigration, l’amour bien sûr, mais aussi les enfants, les hommes, la séduction, l’esclavage domestique… Neuf femmes donc, et autant de parcours individuels qui traversent avec humour, rage et autodérision cette pièce où l’on retrouve toute la puissance gestuelle et la force d’évocation des chorégraphies de Germaine Acogny. »

«Afro-Dites/ Kaddu Jigeen», Compagnie Jant-bi

« Le bal du Cercle » Fatou Cissé

Lundi 13 juillet à 20h30

« Le Bal du Cercle, célèbre le corps féminin, ses parures, et questionne la suprématie de l’apparence. Au commencement, la chorégraphie a tous les atours d’un magnifique défilé de mode mené par cinq danseuses du Sénégal et du Burkina Faso et par un « travesti ». Mais très vite, les rivalités, les rapports de force, les jeux de pouvoir et de séduction transforment le podium en un ring où les relations sont explosives : plus question seulement de séduire, il faut montrer sa différence, son énergie érotique et dominer les autres… quitte à délaisser les poses de top model pour haranguer le public à travers un babil de langues africaines ! »

Ce que nous sommes, choregraphiee par Fatou Cisse, a l'Institut francais. Dakar, Senegal, 30 avril 2014

« Memento Vivere » Compagnie Mao / Sylvain Groud

Mercredi 16 septembre à 19h

Dans le cadre de la soirée anciens danseurs du Ballet Preljocaj

« Memento Vivere, littéralement « Souviens-toi que tu dois vivre », est une pulsion de vie effrénée, un hymne à l’instant présent, une explosion de joie d’être au monde. C’est une danse jubilatoire où les corps exaltés sont littéralement transportés par la musique répétitive de Steve Reich, ses rythmes saccadés et hypnotiques ; où les mots de Récitations 3 de Georges Aperghis construisent une chorégraphie collective ; où les images de Grégoire Korganow invitent à rencontrer l’interprète au plus près. Filmés sous toutes les coutures, les danseurs évoluent sur scène et à l’écran et croisent leurs expériences sensorielles avec celles du spectateur. »

En deuxième partie de soirée, « Joy » de Hervé Chaussard qui tente moins le poisson. Il ne sait d’ailleurs pas si les deux spectacles s’enchaineront ou s’il y aura un entracte entre.

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« Coûte que coûte » Cie Toujours après minuit / Roser Montllo Guberna et Brigitte Seth

Vendredi 18 septembre à 19h

Dans le cadre de la soirée anciens danseurs du Ballet Preljocaj

Ce spectacle a l’air bien déjanté d’après l’agité du bocal.

Roser Montlló Guberna est une ex-danseuse d’Angelin Preljocaj et Brigitte Seth, une comédienne et metteuse en scène qui ont créé la Cie Toujours après minuit sur le principe de l’interdisciplinarité. Principe qui s’applique aussi à leurs dialogues en français, en espagnol et en catalan.

« Maniant de main de maître la drôlerie et l’absurde, elles livrent avec Coûte que coûte leur version du bonheur et s’interrogent : le bonheur à tout crin est-il possible ? Qu’est-ce que le bonheur ? A-t-il une couleur, des habits particuliers, une danse ? La danse du bonheur ? Leur quête philosophique a des allures de performance dialoguée et dansée avec l’humour comme arme de séduction, et le corps comme matière à dire l’indicible et exprimer la dualité : l’élévation et la chute, la tension et l’évanouissement, le bouillonnement et l’immobilisme… »

Ce spectacle est la deuxième partie de la soirée Anciens danseurs du Ballet dont la première partie est assurée par Katia Medici et sa pièce « La Castiglione, chute d’une comtesse ». Du coup, comme pour la proposition précédente, Marcel ne sait pas s’il y aura un entracte et pense qu’il faudra découvrir la première partie pour assister à la deuxième (vous le suivez ?). Vous serez peut-être agréablement surpris 😉

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Fête d’anniversaire

Le samedi 19 septembre 

La fête sera découpée en deux parties :

  • la journée avec la présentation d’un projet participatif composé de 100-150 personne et un cours de danse sur le Parvis… Cliquez sur le lien si vous souhaitez y participer.
  • une soirée surprise à partir de 22h dans un lieu à Aix, gratuite mais sur réservation (au 04 42 93 48 14) car les places sont limitées. On ne connaît ni où ça se passera, ce qu’il y aura et avec qui précisément (même si on nous dit que de nombreux chorégraphes et amis qui ont été en résidence ou présenté au Pavillon Noir seront présents). C’est le grand mystère. On nous promet en tout cas des surprises danse et musique… Le poisson est curieux de voir ce que cela va donner !

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« Retour à Berratham » – Ballet Preljocaj 

Nouvelle création du ballet présentée du vendredi 17 au samedi 25 juillet 2015 dans la Cour d’honneur du Palais des papes au Festival d’Avignon mais également du jeudi 17 au samedi 20 septembre à 20h30 au Grand Théâtre de Provence ainsi qu’au Théâtre la Criée du 26 au 29 avri(c’est d’ailleurs là où les prix des places sont le plus intéressants…)

Lors de la présentation de saison, le poisson a eu la chance d’assister à un extrait du spectacle en préparation. Il a beaucoup aimé cette pièce à mi-chemin entre le Ballet et le Théâtre que le chorégraphe a bien du mal à définir lui-même.

« Retour à Berratham est un retour de ceux qui animent nos mythes, notre littérature, depuis toujours. Retour d’un homme guidé par une étoile vers une femme. Retour après l’exil vers un pays qui demeure profondément blessé. À l’évidence, ce que le récit de Laurent Mauvignier met en jeu relève, pour le chorégraphe d’échos intimes. Mais cette histoire s’ancre en chacun de nous : Berratham est aussi le nom de Troie et de sa guerre, de Bethléem dont le titre résonne, de Sarajevo et Grozny qui sont nos plaies contemporaines. Pour Retour à Berratham, Adel Abdessemed propose un paysage de dévastation qui reflète le chaos de la guerre et la férocité humaine. Les acteurs diront les mots et les danseurs raconteront, au rythme des phrases, une histoire intime, tissée d’amour, de secrets, de reniements et de douleur. »

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« Bro » Nicolas Zemmour

Dimanche 20 septembre à 19h

dans le cadre de la soirée « Les Affluents », danseurs actuels au Ballet Preljocaj

« Bro parle de fraternité et explore un sens où le frère est différent, ou l’autre n’est pas à la recherche du même… À travers l’histoire du fratricide, l’homme progresse vers son humanité… »

3 autres pièces seront présentées le même soir.

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« Roméo et Juliette »  Ballet Preljocaj 

Du mardi 1er au samedi 5 décembre au Grand Théâtre de Provence (horaires en fonction des jours)

Une création qui date de 1996 que Marcel aimerait beaucoup voir.

« Roméo et Juliette, première création d’Angelin Preljocaj pour grand ballet, reprend le mythe de Shakespeare. Le chorégraphe transforme la discorde familiale en affrontement social, fait disparaître les parents, laissant le conflit éclater entre jeunes gens : ce ne sont plus deux familles rivales qui s’opposent, mais une bande de jeunes exclus qui affronte la domination militaire du clan Capulet, au pouvoir. L’univers scénographique conçu par Enki Bilal est concentrationnaire, on y tue à coup de matraque, on s’y promène, martialement, avec des chiens de garde, tandis qu’éclate la musique de Prokofiev, aux scansions écrasantes, aux accents déchirants. (…) Comme dans Blanche Neige, l’histoire se raconte à travers des objets symboliques qui font naître du mouvement : les seins trop raides d’une nourrice double, le foulard rouge du sommeil mortuaire, la lame d’un rasoir qui exécute, et les deux amants qui tour à tour cherchent à redonner vie au corps aimé. »

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Une exposition

Pour fêter les 30 ans du Ballet, la Ville d’Aix-en-Provence, la Communauté du Pays d’Aix, l’association Photographies d’Ailleurs et d’Ici et le Ballet Preljocaj proposent une exposition « Danse contemporaine en Pays d’Aix » qui prendra la forme d’une rétrospective de photographies et de projections d’images d’archives de l’INA.

Le poisson et vous, si cela vous intéresse, pourrez découvrir les photos de Jean Barak et Christiane Robin, qui pendant respectivement seize et trente ans ont fréquenté les mêmes scènes de danse contemporaine, appareils en main. Ils ont imaginé cette exposition comme une traversée dans le temps et dans l’histoire de la danse contemporaine en Pays d’Aix. Jean-Claude Carbonne, quant à lui, est photographe au service de la communication de la Ville d’Aix-en-Provence. Il mène de nombreux projets personnels en parallèle et collabore étroitement avec le Ballet Preljocaj depuis 1996.

Quant aux vidéos, elles permettront de revivre les étapes qui ont jalonné le parcours artistique d’Angelin Preljocaj à l’aide de reportages télévisés, souvenirs de tournées et coulisses des créations.

Infos pratiques : Galerie Zola (dans la Cité du Livre), entrée libre. Exposition visible jusqu’au 20 septembre.

Voilà donc la sélection du poisson Marcel. Alors, êtes-vous tentés, vous aussi par ce programme ?

2 réflexions sur “De Juin à Décembre 2015 : les 30 ans du Ballet Preljocaj

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