Lundi, le poisson Marcel a assisté à la présentation de la nouvelle saison du Pavillon Noir à Aix-en-Provence. Après un bref compte-rendu de la soirée, il vous délivrera ensuite ses dix coups de cœur pour 2014-2015.
La mise en bouche
La présentation de la saison 2014-2015 a commencé par un extrait du spectacle « Empty Moves, Party III », la nouvelle création du Ballet Preljocaj. Les 4 danseurs en mini-shorts et débardeurs bariolés nous ont montré une vingtaine de minutes. Ce spectacle semble très énergique. Angelin Preljocaj, le chorégraphe du ballet du même nom, est ensuite arrivé sur scène pour nous expliquer le projet. Le poisson a ainsi appris qu' »Empty Moves » partie I a été créé il y a 7-8 ans et la deuxième partie date d’il y a 4 ans. Le chorégraphe a travaillé sur la notion de déconstruction du corps avec comme base (et comme fond sonore) le projet sonore de John Cage, « Empty words » de 1977. Avec ce spectacle, il ré-invente une écriture chorégraphique dans un travail quasi-scientifique s’intéressant au mouvement, au poids et à l’espace, se différenciant de ses œuvres qui racontent des histoires telles Blanche-Neige ou Les nuits (on y revient un peu plus bas).
La saison 14-15
Ensuite, nous avons visionné un film présentant la nouvelle saison avec à l’appui des vidéos des spectacles (le poisson vous l’a inséré juste en-dessous), des chorégraphes expliquant leurs intentions et parfois des images de répétitions quand le spectacle n’est pas encore créé. Car, comme chaque année, le Pavillon Noir s’engage sur des créations ou des résidences d’artistes qui proposeront à la fin leur œuvre. Pour résumer, Nicole Saïd, la directrice du Pavillon Noir – Ballet Preljocaj annonce cette saison comme étant « chaude et colorée ». De nombreux pays seront accueillis : Afrique, Israël, Ialie, Espagne et France, bien sûr. Cinq grandes compagnies dont certaines ne sont jamais venues en France présenteront leurs spectacles. Trois grands noms de la région – Josette Baïz, Michel Kélémenis et Georges Appaix feront partie de la programmation.
Comme les années précédentes, le lieu proposera des répétitions publiques, des vidéo-danses et des visites du bâtiment. Ces événements sont gratuits, profitez-en ! 😉
Pour info, les chiffres de l’année dernière :
- 26 compagnies
- 22 000 spectateurs
- 6 artistes en résidence
- 158 visites du lieu
- 500 heures d’ateliers des danseurs du Ballet
- et de nombreuses interventions du G.U.I.D (Groupement urbain d’invention dansée)
Et sinon, il en pense quoi Marcel ?
La sélection du poisson
Parmi toutes les propositions, l’agité du bocal en retient dix (cliquez sur le nom pour accéder à la fiche spectacle et à la vidéo le présentant) :
Empty Moves : voir plus haut pour plus d’explications. A voir pour le travail de déconstruction du corps et le côté « laboratoire ». Attention, la bande-son est fatiguante mais « c’est fait exprès » nous dit le chorégraphe. Il s’agit de travailler sur la fatigabilité des corps, des danseurs et du public.
Univers Light Oblique : « Écritures de la danse mais aussi alphabets, typographies et calligraphies qui glissent du plateau jusqu’aux murs dans un ballet en multicolore. Pour Georges Appaix, la scène est une vaste page blanche noircie de corps, de figures et de mots […] Son alphabet ? Les vocalises corporelles. Sa langue ? Le mouvement et la poésie. […] L’alphabet dansé de Georges Appaix lie sur le plateau des combinaisons fluides et des mouvements furtifs, des postures décalées et des déplacements obliques, des trajectoires dessinées au pinceau pour atteindre la finesse et la précision japonaises. La ligne droite n’est pas son fort, il préfère l’arabesque. […] » « Plein de légèreté, porté par la joie de danser. Un bol d’air frais !» La Marseillaise, 11 juillet 2013.
– Blanche-Neige : Angelin Preljocaj a créé ce spectacle il y a six ans (!) et continue de le faire tourner en France et à l’International. Cette année, les représentations auront lieu au Grand Théâtre de Provence. L’agité du bocal essaiera d’y aller depuis le temps qu’il en entend parler (et en bien !) !
« Ce ballet romantique et contemporain emprunte aux danses de cour leur magnificence, et aux ballets classiques leur architecture parfaite. C’est ainsi qu’il réenchanta Blanche-Neige, avec son sens aigu de la théâtralité et du tragique, se réappropriant le célèbre argument des frères Grimm, sans jamais le trahir, comme pour mieux se concentrer sur les corps, les énergies, la fluidité. […] En compagnie de Thierry Leproust pour les décors et Jean Paul Gaultier pour les costumes, Angelin Preljocaj offrait un « opéra dansé » de style épuré, rythmé par la musique de Gustav Mahler et de 79D. Une pièce au mouvement ample et voluptueux où la narration, la danse et la musique s’épousent à la perfection. Avec toujours cette sensualité à fleuret moucheté qui enveloppe ses héroïnes, le nu discrètement dévoilé… » « Blanche Neige ressuscitée par Preljocaj est une perle scintillante, un spectacle enchanté. » Classica répertoire, Décembre 2008.
– Welcome : Les danseurs-interprètes de Josette Baïz se glissent dans la peau de six autres créatrices, françaises ou étrangères, reconnues ou émergentes : Blanca Li, Sun-A Lee, Katharina Christl, Eun-Me Ahn, Dominique Hervieu et Germaine Acogny. À partir de leurs pièces, la chorégraphe « compose un puzzle inédit, Welcome, dont chaque morceau offre une vision décalée et personnelle du monde. Mises bout à bout, face à face, côte à côte, les pièces sont l’expression d’une passion partagée : la danse ! Déjà en 2011, Josette Baïz fêtait les 20 ans de la Compagnie Grenade avec la complicité de chorégraphes masculins ; aujourd’hui elle convoque les univers de figures féminines singulières, se réappropriant leur mouvement, leur rythme, leur respiration… […] Welcome a tous les atours d’une « récréation » en forme d’hommage, de coup de chapeau et de remerciement à ses amies chorégraphes. »
– Siki : « Alioune Diagne danse sur les traces de Battling Siki, premier africain champion du monde de boxe et tombeur en 1922 de Georges Carpentier à Paris. Alors, quand Alioune Diagne lit ses biographies, les liens avec la légende sont si forts qu’il lui faut se mettre à tout prix dans sa peau et esquisser quelques pas de Charleston. […] La création est née à Saint-Louis, dans le quartier qui les a vu naître tous les deux[…] Pour réussir à « toucher le mouvement du boxeur », Alioune Diagne dessine dans l’espace un solo tout en balancement, en gestes suspendus. Il cherche le juste équilibre entre la force, l’attaque, la résistance du boxeur et le rythme mélodique de la danse sans jamais tomber dans un pâle mimétisme. »
– Barbe-Neige et les Sept Petits Cochons au bois dormant : C’est LE spectacle qui aura lieu au Pavillon Noir que le poisson ne veut pas rater. Il a l’air complètement déjanté à l’image de sa créatrice (regardez donc la vidéo plus haut, elle donne une petite idée du personnage !)

Barbe-Neige …
Descriptif : « Avec Laura Scozzi, rien ne se passe jamais comme prévu et son esprit espiègle fait des ravages : le Chaperon rouge s’éprend du Grand méchant loup, les histoires d’amour finissent mal, les trois petits cochons deviennent des cochonnes, sans oublier les sept Blanche-Neige obligées de se partager un seul nain… Pour notre plus grand plaisir, la chorégraphe italienne prend le contre-pied des contes de fées, tord le cou aux idylles amoureuses sagement ficelées entre le prince charmant souverain et la princesse aux yeux bleus, subvertit les mythes, dissèque les personnages avec un humour incisif et une inventivité bouillonnante. Face à des Cendrillon, des Fée clochette et autres Blanche-Neige transformées en « V.I.P. du conte populaire » et mercantilisées à outrance, Laura Scozzi réagit par la dérision, le faux- pas, la transgression, le rire. Elle s’est donnée une mission : les libérer. Fini les clichés, les codes, les références ! Désormais les icônes de la société de consommation devront naviguer sans boussole et emprunter des chemins vierges pour échapper à leur destinée… Mais comment ? En inventant une forme hybride qui mixe théâtre, hip hop, mime, masque et emprunte à la commedia dell’arte son sens du rythme, des rebondissements, du déguisement. Qui goûte à la légèreté, à la comédie burlesque, et entraîne huit danseurs dans un millefeuille d’histoires plus invraisemblables les unes que les autres. Gouleyant à souhait, Barbe-Neige et les Sept Petits Cochons au bois dormant pétille comme des bulles de champagne. « La nouvelle création de Laura Scozzi dynamite les codes du conte avec une fantaisie débridée. »Le Figaro, 13 janvier 2014
– Carmen : Les poissons avaient vu sa version énergique et contemporaine du Lac des Cygnes en 2012 et l’avaient beaucoup aimée.
Descriptif : « Dada Masilo est une chorégraphe espiègle qui envoie aux oubliettes les histoires à l’eau de rose et dépoussière en toute liberté le répertoire classique. Après s’être jetée à corps perdu dans Le Lac des cygnes, présenté au Pavillon Noir en 2012, la chorégraphe sud-africaine se glisse avec passion dans la peau de Carmen. […] Elle aime plus que tout raconter des histoires et faire entendre sa propre version du récit. À sa manière bien sûr, sans édulcorer la réalité. Carmen parle de sexe, de manipulation, de douleur, d’ambition et de mort : sa Carmen ne sera donc ni polie ni timide mais une femme vulnérable sous son apparente froideur et son manque de cœur… Bref, quand Dada Masilo s’approprie une œuvre, un ballet, une héroïne, elle n’hésite pas à mixer les genres, les styles et les techniques. Là, elle fusionne le flamenco à la danse contemporaine, elle cherche la fluidité et le mouvement dans les costumes sans endosser les tenues traditionnelles espagnoles, elle pare son crâne rasé d’une rose. Elle convoque ensemble la musique de Georges Bizet, Rodion Chtchedrin, Arvo Pärt. Un sacré défi que relève avec brio cette jeune chorégraphe à la vitalité hors norme, cette danseuse prodigieuse, sensible, qui avait à peine onze ans lorsqu’elle tomba amoureuse du ballet de Tchaïkovski, le premier qu’elle ait jamais vu. Cela ne s’invente pas. »
– Henriette et Matisse : « Henriette & Matisse est une mise en scène ludo-picturale sur la relation entre inspiration et création. Les formes simples de Matisse, ses aplats et ses feuilles découpées, son sens inné de la couleur trouvent une belle résonance dans cette pièce, à la chorégraphie sensible, fluide et précise. Doucement, Michel Kelemenis plante le décor : au musée, d’abord, pour une visite en noir et blanc, puis dans l’atelier du peintre, au contact des traits et des couleurs… C’est là que l’œuvre naît, mûrit et danse sous ses yeux ! Là encore que le Maître trouve l’inspiration en regardant Mademoiselle Henriette, son modèle, si mutine quand elle aiguille la main du peintre… Et nous de regarder ce ballet finement orchestré entre inspiration et muse, savoir-faire et invention, interprété par quatre personnages – l’artiste, le modèle, le pinceau du trait et celui de la couleur – qui dansent et dessinent les courbes du corps. Sur scène et en mouvements, Henriette & Matisse évoque l’acte de création à la manière pointilliste, par petites touches délicates. Son langage pétillant et abstrait parle aux enfants, comme l’œuvre de Matisse dialogue avec eux, les touchant directement au cœur. » « Kelemenis attise la curiosité du spectateur enfant comme adulte en nourissant le plaisir des yeux par la beauté du corps. Somptueux !» La Provence, 27 septembre 2010.
– Les Nuits : Les poissons les avait adorées à tel point qu’ils les ont vues deux fois ! (et se « tâtent » pour une troisième !… Ben oui, ne dit-on pas « Jamais 2 sans 3 ? » 😉 ) Ils vous invitent à relire leur article pour le descriptif du spectacle. Pour des raisons de taille de scène et de grandeur des décors, celui-ci se produira au Grand Théâtre de Provence.
– Le sorelle Macaluso : Ce spectacle est programmé par les ATP, Amis du Théâtre Populaire (dont Marcel vous parlait ici).
« Profondes et délicates, Le sorelle Macaluso n’ont rien de morbide malgré la procession macabre qui s’avance vers nous d’un pas sûr. Dans le cortège, sept sœurs se souviennent, rêvent, pleurent et rient de leur histoire familiale. Aujourd’hui, elles enterrent l’une d’entre elles, qui danse, allègre, sans savoir que c’est elle… Bientôt les morts l’emmènent dans l’au-delà, et déjà ils se tiennent en équilibre instable sur une ligne où ils combattent, à la façon des marionnettes siciliennes, épées et boucliers en main. Cette saynète tragi-comique en annonce une autre, et ainsi de suite[…] Tout s’entremêle naturellement, le passé et le présent, les vivants et les morts, la douleur et le rire, le tragique et le grotesque. Dans un style inimitable car Emma Dante ose tout. Comme ces défunts qui, en dépit de leur trépas, ne disparaissent jamais de scène, catapultés en arrière-plan en train de se noyer ou de jouer au foot ! Les morts sont si désinvoltes… Emma Dante rit avec élégance de l’âme humaine, habille les vivants de noir et les morts de couleurs, et unit les époux au-delà de la mort dans une danse émouvante. Tout ici respire la sensualité. Grâce à elle, les sœurs Macaluso sont pareilles à une volée d’oiseaux suspendus entre terre et ciel, entre vie et mort, dans un monde rêvé à la lisière du fantastique. » « Un spectacle profond et délicat.» La Repubblica, 2014.
ça vous tente ?
Si comme le poisson la présentation vous a mis l’eau à la bouche, plusieurs possibilités s’offrent à vous :
– les abonnements : deux formules sont disponibles : la première à 72€ (62€ en tarif réduit*, 36€ pour les enfants de moins de 12 ans) se compose de 4 spectacles avec une réduction allant de 20 à 30%et la deuxième à 93€ (81€ en tarif réduit* et 54€ pour les moins de 12 ans) se compose de 6 spectacles avec une réduction allant de 30 à 40%. Vous pourrez vous abonner en ligne à partir de samedi (24 mai 2014) et sur place mardi prochain, le 27 mai, à midi.
L’abonnement vous donne droit à un tarif réduit pour les autres spectacles en dehors de votre formule.
* -26 ans, +65 ans, étudiants, personnes handicapées, demandeurs d’emploi, carte famille nombreuse, professionnels du spectacle, Amis du Ballet , carte CEZAM et collectivités conventionnées.
– les Pass Solo/Duo 8€ la place pour les étudiants ou jeunes de 16 à 26 ans : 2 spectacles pour soi (le Pass Solo) ou 1 spectacle à 2 (le Pass Duo), soit 2 places x 8 € = 16 €.
– les places à l’unité : 25€ pour les spectacles en catégorie A, 20€ pour ceux en catégorie B. Sauf pour ceux au Grand Théâtre de Provence : 42€ en plein tarif, 18€ pour les moins de 26 ans. Les places pourront s’acheter à partir du 1er juillet 2014.
– l’abonnement découverte famille : voir sur le site les modalités.
A bientôt pour une nouvelle présentation de saison culturelle ! 😉
(oui, c’est la période !)
Belle saison, à venir pas simple de choisir !
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